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Œuvres de Mouloud Feraoun:

Les écrits de Mouloud Feraoun

Le Fils du pauvre : publié en 1950, le premier roman de Mouloud Feraoun est quasiment autobiographique. C’est une sorte de journal où est racontée la vie du jeune Fouroulou Menrad qui, en contournant son destin, opte ainsi pour l’instruction plutôt que de rester berger comme ses semblables. Cet itinéraire est très difficile car il est issu d’une famille pauvre ; il dit dans son Journal qu’il veut écrire. C’est également le vœu de Feraoun : il veut traduire «l’âme kabyle».

La Terre et le sang : publié en 1953, ce roman est un appel de la terre natale à Amer, qui l’abandonne pendant quinze ans. En revenant, il ramène la Française Marie, probable fille de son oncle Rabah qu’il a tué accidentellement en France. Arrivé au village, Amer tombe amoureux de sa cousine Chabha, épouse de Slimane, qui veut venger la mort de Rabah. Finalement, un coup fatal, à la carrière, emporte le meurtrier Slimane et l’accusé Amer.

Les Chemins qui montent : publié en 1957, ce roman est la suite logique de La Terre et le sang. D’ailleurs on y retrouve les mêmes personnages, mais vieillis. Amer, qui est fils d’Amer de La Terre et le sang, revient de France. Il retrouve sa cousine Dahbia, convertie au christianisme. Celle-ci semble faite pour Amer. L’ayant vu opter pour Mokrane, il se suicide. Mais est-ce un suicide ou un meurtre ?

L’Anniversaire : roman publié à titre posthume en 1972, dix ans après la mort de Feraoun. C’est en fait un roman que l’auteur écrivait lorsque la mort le surprit. C’est aussi une histoire d’amour entre un Algérien et une Française, qui se solde inévitablement par un échec.

Jours de Kabylie ou encore Tajmaât (assemblée) : un récit écrit en 1954. C’est un document ethnographique sur la Kabylie de l’époque.

Journal : publié en 1962, aussi à titre posthume, ce témoignage est une douloureuse chronique de la guerre, vue principalement en Grande Kabylie. En fait, il nous permet de connaître Feraoun durant ces événements. Il disait de lui : «C’est un brûlot rageur où chacun en a pour son compte.»

Lettre à ses amis : tout comme le Journal, ce témoignage nous apprend beaucoup sur l’auteur et sur son œuvre (1949-1962).

Poèmes de Si Mohand : Feraoun a sorti de l’oubli les poèmes de Si Mohand ou Mhand, qu’il rassembla dans un recueil publié en 1960 et complété plus tard par feu Mouloud Mammeri dans Isefra de Si Mohand.

La Cité des Roses : En 1958, à la cité des Roses, un Algérien, directeur d’une école s’éprend de Françoise, une institutrice, tous deux mariés par ailleurs. L’amour étouffé et brûlant qui les unit trouvera les chemins de son effloraison dans le besoin de liberté qu’ils éprouvent profondément.

Mouloud Feraoun raconte son Algérie celle qui s’affranchit de la France avant de rompre définitivement avec elle. Il dresse ici un tableau sans concession de la passion enivrante qui lia ces deux pays et dont les spectres nous heurtent encore aujourd’hui. Ce sentiment complexe où se mêlent et s’entrechoquent les amours-propres, les préjugés, les traîtrises et les ignorances, conduit invariablement l’humanité à regarder ses propres turpitudes.

L’auteur du Fils du Pauvre dira à propos de ce livre : « Je continue par exemple de penser que si la politique peut donner une certaine teinte à l’amour, elle ne peut ni le nourrir, ni le modifier, ni l’empêcher. C’est la politique, la morale, l’honnêteté, etc. qui recherchent toujours des accommodements avec l’amour. Sauf bien entendu quand on a affaire à des héros ou à un faux amour.

J’ai cru qu’il était indiqué de faire s’épanouir un tel sentiment au milieu de la haine et qu’il suffisait de rappeler en contre point que cette haine existait, se traduisait par la colère, l’hypocrisie, la souffrance et la mort. Mais de cette situation historique sur laquelle je n’avais pas besoin d’insister, j’ai voulu que les personnages s’évadent en se donnant l’un à l’autre. »

Quarante-cinq ans après son assassinat, ce roman d’amour, d’une assourdissante vérité, vient sans conteste parachever son œuvre.

 
  © 2006    - Par TADJENANET au service de la culture Kabyle.